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Le levé du soleil marquait le commencement d’un nouveau jour, un parmi tant d’autres pourtant. Comme tous les jours, je me levai assez tôt, de manière à commencer la journée de bonne humeur et donc pouvoir en profiter longuement, avant que la nuit ne retombe sur les terres. C’est alors, après m’être suffisamment préparé et après avoir pris mon petit déjeuner, que je sortis de ma chambre, descendant les quelques escaliers permettant de déboucher sur la sortie. Aujourd’hui, j’avais décidé de me balader quelque peu dans les ruelles commerçantes du village, en bord de mer... Je commençai donc tout d'abord par passer devant les différents stands, qu'ils nous présentent des produits alimentaires, ou bien même des objets de valeur. Bien sûr, je n'étais pas venu pour acheter quelque chose, non. Au contraire, si j'étais là, c'était simplement pour regarder ce qui se faisait. C'est un de mes petits plaisirs. C'est vrai que je pouvais trouver quelques babioles plutôt intéressantes mais disons que, je préférais économiser mon gros sac de berrys, que j'avais eu en héritage pour la mort de mes parents. C'est alors après plusieurs minutes de slalom entre les passants, que je pus enfin sortir de cette rue. Sur le chemin pour me rendre sur les quais, près de la mer, je chantais.


♫ Mon humble moi est l'entrepreneur de pompes funèbres du dépôt mortuaire, et j'attends humblement le jour pour vous fournir le service. Laissez-moi faire de votre corps quelque chose d'agréable et de propre, et permettez-moi de vous examiner soigneusement... ♫


Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais j'avais l'impression qu'il allait se passer quelque chose d'intéressant aujourd'hui. Peut être le commencement d'une nouvelle vie ? Une nouvelle direction ? Cela allait peut être se faire savoir bien assez tôt, qui sait ? Sur ce, quelque chose me venait à l'esprit, il fallait que j'aille aux pompes funèbres, dont j'étais le propriétaire. Je déambulant dans la grande rue, limite en marchant un peu de travers, quand d'un seul coup, je m'aperçus qu'une petite fille était tombée par ma faute. Je laissai alors s'échapper un petit rire sadique, en ramassant une sorte de marque-page de couleur rose.



♫ Comme c’est amusant, comme c'est amusant ! Étant un entrepreneur de pompes funèbres, c'est tellement amusant ! Votre corps sera en ma possession. Il n'y a nullement besoin d'être dérangé ou affligé, parce que vous n'avez pas à hésiter à me consulter ! ♫

Soudain, je pus apercevoir une ombre qui s'abattait juste devant moi. Celle-ci semblait rester longtemps, fixe, comme si elle m'observait. Qui cela pouvait-il bien être ? Une personne que je connaissait ? Ou bien l'opportunité dont je rêvais ? </blockquote>

Une simple mission de reconnaissance aux apparences des plus banales. Sven ne se doutait pas qu'aujourd'hui, jour heureusement ensoleillé, il rencontrerait une personne qui aurait le pouvoir d'attirer son attention. Les rues semblaient bondées dans la plupart de la ville ; seules les moins marchandes persistant au flot de passants. Voguant d'étape en étape, portant son regard sur chacun des stands, Sven espérait trouver un simple cadeau pour sa vieille mère.

Effectivement, lâcher son objectif et celui de son frère par la même occasion ne lui était pas permis. Il lui fallait un autre prétexte familial pour prendre quelques heures de repos. Comme on pouvait s'en douter, plus que quelques jours et les soixante ans de sa mère arriveraient. Pour fêter un palier de plus, Charly se devait de trouver un cadeau exceptionnel.
Mais décidément, ces rues marchandes ne fêtaient pas les grandes occasions ; la majorité d'objets attirant l'œil étaient, soit à des prix exorbitants, soit totalement dépourvus d'intérêts, leur beauté dépassée.

Du regard, il cherchait.
Mais pendant qu'il faisait mine d'observer les différents stands, il observait également les alentours, guettant le moindre signe d'alerte. Ce genre d'attroupements étaient souvent la cible de pickpocket en tous genres. Il était facile de déposséder les passants de leur agent dans de telles conditions. Une légère bousculade, un main qui passait dans les poches, les sacs. Et le tour était joué. Généralement, ils agissaient en bande. L'un pouvant prévenir les autres si les autorités étaient présentes. Habillé en parfait civil, rien ne marquait l'attention du marin, jusqu'à présent.

Une scène banale ; un homme et une petite fille, au sol. Elle semblait apeurée, mais vu le physique du bonhomme, c'était tout à fait normal. S'approchant lentement, Sven, en tant que défenseur de la Justice visant à aider la population, espérait réussir à calmer la situation, si besoin il y avait.
Finalement assez prêt, Charly Olonaï lança d'un ton de plus courtois :

« Vous avez besoin de quelque chose, monsieur ? »

† Laissez-moi juste vous inciter dans une somnolence éternelle. Ahehehehehe ! † furent les quelques mots lancés par cet homme. Celui-ci semblait glauque, son code vestimentaire représentant parfaitement la mort. Sa coiffure, sa cicatrice. Il n'avait rien d'un marin. Du moins, il n'était pas de ceux que Sven avait eu l'occasion de rencontrer. Qui plus est, entre collègues, il aurait été impossible de s'adresser des mots si forts. Même si les idéaux étaient différents, l'objectif principal était le même.

Il était clair que c'était un criminel.
La demoiselle fut repoussée d'un simple geste. Il préparait quelque chose.
Le bras de ce dit « criminel » devint rouge flamboyant, dégageant une épaisse fumée. L'atmosphère se réchauffait lentement, gagnant quelques degrés lorsque l'on se trouvait à seulement quelques mètres de cet homme. Quelque chose semblait dégouliner de son bras, un liquide visqueux. Chaud, visqueux, rouge flamboyant. Cela ne pouvait être qu'une chose : de la lave. Mais comment était-ce possible ? Comment pouvait-il en créer aussi facilement ?

En tant que marin confirmé, Sven avait déjà croisé quelques bonshommes s'étant procurés des fruits du démon. Mais jamais un de ce type, qui permettait, apparemment, de transformer son propre corps en une matière bien définie. Le marin, surpris par un tel pouvoir, n'était tout de même pas prêt à se défiler. Il se devait de dicter les droits et les quelques phrases qui permettraient d'arrêter ce voyou.
L'altercation précédente consistait en un simple délit. L'outrage d'un marin en l'exercice de ses fonctions ; du moins en apparence.
Découvrant légèrement son ample veste, Sven sortit un premier pistolet en prenant soin de ne pas divulguer les six autres. Ceux-ci attendraient patiemment à sa ceinture la réponse de l'homme.

« Pour outrage à un agent et désordre sur la voie publique ; je me dois de vous arrêter. Renoncez maintenant ou je ferai usage de la force. » lança Olonaï d'un ton calme.

Ce n'était pas l'attitude combattive de cet homme qui lui ferait perdre ses principes. Il se devait d'agir conformément au règlement.
Sven pointa son arme sur l'homme, le maintenant en joue. Il était prêt à parer à toute éventualité. Si la réponse était négative, un affrontement s'engagerait sans doute ; même si l'endroit n'était pas approprié. Il faudrait faire vite. Du moins, le retenir.
Sur cette île, de nombreux marins étaient présents et ne tarderaient pas à intervenir.

Ce criminel n'eut aucune réponse vocale à la question posée par Sven. Celui-ci préférait rester là, attendant le moment propice pour commencer. Comment pouvait-on en être sûr ? Il suffisait d'observer la taille anormale de son bras. Celui-ci gonflait en taille, bien que lentement, mais commençait sérieusement à prendre du poil de la bête. Il deviendrait bientôt énorme s'il continuait à croitre avec une telle amplitude. Il fallait être prêt à parer à toute éventualité.
Dans le cas où il s'agissait d'une attaque purement brute, visant simplement à écrabouiller et détruire un adversaire, un simple pistolet n'aurait pas été d'une très grande efficacité. Qui plus était, lorsque l'on y regardait de plus près, cet homme semblait véritablement être constitué de cette substance.
Ce n'était pas de la création ; mais de la transformation.
Que faire ? Est-ce que son bras droit seulement avait été atteint par cette malédiction, ou est-ce que tout son corps s'était retrouvé ainsi ? Deux solutions étaient alors envisageables. Soit ce seul bras était capable de telles prouesses, soit il était capable de choisir l'endroit ciblé ; montrant ainsi qu'il en dévoilait qu'un rien de sa force.

Il était clair que pour Sven, cela sentait clairement le roussi. Devant lui, un homme inadéquat pour un style de combat qui se valait à mi-distance et en finesse. Des armes à feu sûrement inefficaces. Du moins, il fallait tenter.
Avant que l'attaque soit lancée, Charly appuya sur la détente, libérant une unique balle allant se loger dans ce bras magmatique. Absolument rien ne se passa. Il ne semblait avoir rien senti.

Comment un tel monstre pouvait exister ? Comment pouvait-il être inconnu dans cette zone ? C'était sûrement la seconde question qui alertait le plus le marin. Celui-ci se retrouvait dans l'impossibilité d'attaquer convenablement.
C'est alors que le mouvement offensif eut lieu. Le lugubre homme, prit son élan, on vit son centre de gravité bouger. Et là, d'un coup et d'un seul il envoya ce qu'il préparait depuis le début.
Un énorme poing brûleur commençait sa route en direction du marin. Celui-ci devait être sérieux et commença alors à réfléchir aussi vite qu'il le pouvait, ne connaissant la nature de l'attaque que depuis deux secondes.
Il dût agir à l'instinct.

Sortant trois autres pistolets, il allait concrètement essayer de dévier l'attaque des quelques centimètres, ou plutôt de réduire sa portée. Il ne pouvait bloquer ce bloc de rochers en ébullition. On sentait la chaleur. Sautant sur sa gauche, de la plus grande détente qu'il pouvait, il tira trois balles avec chaque arme, aussi rapidement qu'il donna l'impression de tirer avec toutes en même temps. Il concentrait son attaque sur le côté du poing, espérant le fragmenter assez pour être hors de portée.

Le poing rencontra le sol, libérant une grave explosion. Heureusement, la population avait compris que quelque chose de grave se préparait. Beaucoup avaient déjà quitté les lieux tandis que les derniers étaient légèrement projetés par le souffle.
Qu'était-il advenu de Sven ?

Cela avait réussi. Charly Olonaï esquissa un sourire en entendant les paroles de son adversaire. Il donnait bien trop d'importance à la température de sa lave. Le poing s'était effrité, assez pour permettre au marin de ne pas être pris dans l'explosion. Il se savait en sécurité et n'hésiterait pas à recommencer cette manœuvre si jamais une attaque du genre venait à réapparaître.
Pour le moment, Sven restait couché, caché dans les décombres. Il réfléchissait au moyen de contrer un tel arsenal de techniques et une puissance aussi destructrice. S'il commençait un combat par cette technique, c'est qu'il en possédait bien d'autres encore. Qui plus est, on en déduisait facilement qu'il avait voulu jauger la force de combat de son adversaire. C'était fait et on pouvait clairement entendre à la voix du malfrat qu'il se sentait réellement supérieur. Charly ne bougeait pas ; quelques gravas étant sur son corps, l'épaisse fumée ne s'étant pas encore dissipée. Le poing, n'ayant désormais que la forme d'un rocher encore bouillant, avait atterri quelques mètres plus loin.
C'est à cette précision qu'il devait son salut. Sinon, il aurait fini carbonisé. D'ailleurs, pourquoi la technique défensive avait fonctionné ? Certes, la température énoncée par le pirate était élevé, mais il fallait une chaleur encore plus intense pour se défaire des balles du marin. Des balles en fer et en carbone ; c'était ce qu'il possédait.

Se relevant rapidement, d'un coup sec, Olonaï utilisa toute la puissance que pouvait lui fournir ses jambes pour sauter sur un toit. En même temps, usant d'une position plutôt acrobatique, il tira quelques balles en direction de son adversaire, visant la tête, l'abdomen, mais également les bras. Il sentait qu'il avait évité le pire lorsqu'il vit les rochers s'abattre sur la zone de l'explosion, emportant d'ailleurs la maison sur laquelle il se trouvait. Sautant à nouveau, ayant compris qu'il se trouvait dans une situation difficile, il dégaina un énième pistolet et usa de sa première technique sérieuse.

« F'heaven Strikes » dit-il de la voix le plus calme qu'il pouvait. Son attaque lancée, les pistolets valsaient, jonglaient, les coups partaient en direction de l'homme. Pendant ce temps, Sven commençait sa légère fuite, il reculait, prenant plus de distance afin d'avoir un meilleur temps d'appréhension.
La rue mesurait encore cent bons mètres derrière lui, mais d'une certaine manière, on pouvait dire que son salut était au bout.

Sven continuait sa pseudo-fuite. Non, il ne voulait pas partir d'ici. Il commençait à aimer cet affrontement, cet homme qui avait continuellement le dessus. Du moins, cela semblait l'être. Olonaï continuait sa course aussi rapidement qu'il le pouvait, à savoir assez vite car son point fort avait toujours été la vitesse et non la force brute. Il slalomait entres les débris, les rochers, les monticules de pierres qui s'étaient amassées. Les maisons étaient détruites, notre homme espérait sincèrement que la population proche avait rejoint un endroit sûr ; car il y aurait eu beaucoup de morts.
Olonaï réfléchissait toujours, il usait de sa tête afin de trouver une faille, une anomalie à son adversaire. Il cherchait, mais ne trouvait pas. Après tout, son fruit du démon avait véritablement changé la consistance de son corps. Jamais notre homme n'avait croisé un tel genre de pouvoir. C'était bel et bien la première fois qu'il se trouvait confronté à un adversaire comme celui-ci. Intouchable par balle, encore moins au corps à corps ; Sven se retrouvait dans une impasse. Néanmoins, il était possible que sa stratégie marche.

Tournant brièvement la tête, le marin put apprécier la venue du pirate. Peut-être que cela signifiait qu'il avait une portée limitée ? Sûrement celle de la puissance de propulsion de son magma. Ça ne pouvait représenter qu'un maigre avantage, qu'une maigre information.
Tout à coup, le sol trembla. Tournant à nouveau la tête, Olonaï put apprécier de nouvelles pierres volcaniques, rasant le sol, éclatant les pavés et les bâtiments alentours. Pas le temps de contrattaquer avec des balles, il faudrait esquiver. Sautant de toit en toit, se prenant à chaque fois un peu plus l'explosion, Sven s'en était sorti avec seulement des brûlures superficielles ; bien qu'il était également essoufflé par sa longue course. Au loin, il apercevait la mer. Les gens s'y étaient amassés, mais semblaient déjà partir en voyant les deux combattants. Bonne initiative.

Et lorsqu'il crut que les assauts s'étaient terminés, Sven entendit simplement un sifflement ; qui devenait de plus en plus intense. Cherchant autour de lui, il ne vit rien. Levant la tête, il aperçut alors la vingtaine de météores qui s'apprêtaient à lui tomber sur le crâne. Ni une ni deux, ce furent, cette fois-ci, les sept pistolets qui furent dégainés.
Haletant, mais tirant et évitant les impacts, car même diminués ces poings faisaient des dégâts, il fut tout de même violemment projeté au loin par un projectile inattendu. La division par balle avait pour but de diminuer la puissance, mais augmentait considérablement le nombre.
Un angle mort, et l'impact eut lieu.

Projeté en arrière sur plusieurs mètres, Sven cracha une gerbe de sang lorsque son dos toucha pour la première fois le sol. Fermant les yeux, il les ouvrit après quelques secondes, sentant quelque chose d'agréable et doux sous sa peau. Du sable. Son but était-il atteint ? Non. Ce n'était que du sable, ses appuis n'étaient plus aussi bons, il était fatigué, blessé, mais se relevait.
Il attendait de pied ferme son adversaire, son regard ayant complètement changé.

L'attaque arrivait. Cette fois-ci, elle était terrible. D'une ampleur suffisante pour détruire une partie de la ville. Sven ne pouvait rien faire pour contrer totalement une attaque d'une telle ampleur. Il se retrouvait dans de beaux draps, mais n'ayant pas encore dévoilé tout son talent, il tenta une ultime attaque. Usant de ses sept pistolets, il se concentra quelques secondes.
Jetant toutes ses armes en l'air, commençant une dernière jonglerie, il tira.
Sa meilleure technique ; Sven-Tails. C'était d'ici que lui venait son surnom, de cette attaque meurtrière que lui venait son surnom. Celle-ci, d'une puissance démesurée passa facilement la vague magmatique. Elle n'eut même aucun mal. Seulement celle-ci se reforma très rapidement grâce à l'énorme quantité de coulée. L'attaque avait pour but de transpercer une énième fois le pirate qui se retrouvait dorénavant vainqueur.

Seul ; face à cette vague. Il ne renonça pas ; il était contrôlé par une autre entité. Son corps bougeait sans que son cerveau ne lui en donne l'ordre. D'un dernier bond il tenta d'éviter l'attaque. Mais celle-ci lui fut presque fatale. Son bras, entré en contact avec la substance semblait se dérober sous ses yeux. Il ne dut son salut que grâce à la proximité de l'océan. Le but de stratégie ; il s'était mis à l'abri.
Tout se solidifiait autour de lui. La coulée était terminée. Le nom était reçu. « Samson Grey » un homme capable de contrôler la lave et le magma. Une force de la nature. Un fruit de type logia. Il fallait que notre homme en apprenne davantage à ce sujet. Il fallait qu'il devienne plus puissant qu'il n'était.
Que ce soit par un entraînement surhumain ou par l'acquisition d'une de ces baies démoniaques. Sans ça, jamais, mais jamais il ne pourrait véritablement faire face à un tel adversaire. Peut-être qu'en lui s'éveillait une nouvelle envie. Peut-être que le calme de l'océan l'aidait à réfléchir, à penser. Peu à peu, au fur et à mesure qu'il perdait connaissance, sentant son bras le picoter à cause du sel contenu, il pensait à la suite. Que pouvait-il faire avec un tel niveau ?
Quelles étaient les ambitions de son frère ? Quelles étaient ses propres ambitions ?

Bientôt, il le saurait.